LIBERTY OF LONDON…

… ou l’histoire d’un tissu qui fait défaillir les couturières !!!

Encore toute excitée de mon grand week-end à Londres, et parce que je m’en suis largement inspirée pour préparer ma vitrine de printemps, j’ai décidé aujourd’hui de te raconter l’histoire d’un tissu emblématique de l’Angleterre : le LIBERTY !!!

On se calme. Comme toute couturière qui se respecte, je n’en connais pas UNE qui ne fasse un malaise vagal quand on commence à parler Liberty… D’ailleurs, certaines sont de vrais afficionados, ne jurant que par ces petites fleurs-fleurs pastel. Mais quoi qu’on en pense, tu vas découvrir ici que le Liberty n’est pas uniquement un tissu à fleur….

D’où vient le LIBERTY ?

Au commencement, il y a un homme : Sir Arthur Lasenby Liberty. Ce brave monsieur est né à Chesham  en Angleterre au milieu des années 1800, dans une famille de drapier. A 16 ans, il commence à travailler chez un oncle vendeur de dentelle, puis quitte sa campagne pour Londres où il aidera un autre oncle négociant en vin. Il commencera une formation de drapier avant de finir dans un entrepôt sur Regent Street, chez Farmer & Rogers. Fort en affaire, il se hisse rapidement jusqu’au poste de manager. C’est à ce moment qu’il propose à ses 2 patrons de s’associer. Devant leur refus, il prend ses cliques et ses claques et claque la porte … pour s’installer dans la boutique en face, sur Regent Street : et voilà la boutique Liberty. Le succès lui permet de racheter rapidement les 2 boutiques environnantes, créant ainsi le magasin dans sa forme actuelle.

Ce bâtiment se compose de 2 ailes. La partie la plus ancienne est située en face de Great Marborough Street. Elle est d’ailleurs le meilleur emblème de l’art architectural néo Tudor. Ce style s’inspire du mouvement Arts and Crafts (Art Nouveau), populaire entre les années 1900 et 1930, mais emprunte aussi des éléments de tradition médiévale comme les colombages d’apparats (planches de bois décoratives).

Construit en 1824 par Edwin & fils, ce bâtiment a la particularité de posséder des bois provenant de 2 navires de guerre britannique. Une particularité rare à l’époque, tu pourras y observer 3 puits de lumière, chacun entouré par de petites pièces donnant sur la boutique mais offrant un côté intime recherché. Ces salles possédaient à l’époque des cheminées, participant à la convivialité des lieux. Au centre de la boutique, un très vieil escalier en bois sombre dessert tous les étages. Les balcons donnant sur la boutique sont tous travaillés dans le même bois sombre et sculpté. Les atriums sont en verre et diffusent une douce lumière au centre du magasin.

Autant te dire que pour moi, ce magasin est le plus beau de Londres. J’ai un gros coup de cœur pour son entrée principale, sur Regent Street : l’accès se fait par la boutique de fleur !!! Et quel que soit le moment de l’année, les fleurs y sont magnifiques et odorantes, et les bouquets somptueux !

Voilà pour ce qui est du bâtiment. Mais continuons si tu le veux bien de nous intéresser à monsieur Liberty ! Arthur Lasenby s’installe donc là en 1847 et propose à la vente des objets décoratifs d’art japonais et asiatiques ainsi que des tissus d’ameublement. Avec un prêt de départ de 2000 livres sterling (qu’il rembourse en 18 mois), il investit la moitié d’une boutique et embauche 3 salariés.  En 1875, son but était de changer l’esthétique de la mode ainsi que celle de la décoration intérieure. Arthur Lasenby Liberty était un des promoteurs de l’Aesthetic Movement en Angleterre. Ce mouvement artistique est présent dans la littérature, la peinture ou encore le mobilier. On ne veut pas donner à l’art une destinée utile ou un but pratique. Le mouvement entend à le laisser exister pour son propre compte. La plupart des objets en vente proviennent du Japon, de Chine ou d’Inde. Mais Lasenby importe surtout des meubles, des éventails, des papiers peints, des panneaux japonais, des poteries chinoises et une multitude d’objets du quotidien à des prix abordables.  Le liberty se réfère beaucoup aux arts décoratifs plus utilitaires. De cette manière le style Liberty a pu s’imposer par son style nouveau, contrastant avec celui trop élaboré et inconfortable du style victorien de l’époque.

Mais sais-tu qu’aujourd’hui encore, quand tu te promènes chez LIBERTY, tu trouves ces objets du bout du monde ???

Mais revenons à nos brebis. Très vite, la qualité des étoffes japonaises qu’il importe se dégradent. Il change donc pour des tissus qu’il fait venir d’Inde et d’Indochine. Très soucieux d’offrir des produits de qualité à sa clientèle et à des prix raisonnables, il finit par importer ses tissus bruts et décide de les faire imprimer en Grande-Bretagne. C’est ainsi qu’il travaille avec des manufactures d’impression : une à Leek (dans le Staffordshire) et une autre de la marque Murton Abbey (dans le Surray). En 1890, Sir Arthur Lasenby Liberty rachète cette dernière manufacture et ces produits deviennent les fameux tissus d’Art Liberty, «  The Liberty Art Fabrics », marque visibles sur tous les tissus du magasin ! Il est aidé par l’architecte EW Godwin et le teinturier et imprimeur Thomas Wardle.

Au départ réputé pour ses soies d’orient teintées de couleurs »artistiques », pour ses broderies et pour ses autres tissus importés d’Asie centrale et d’extrême orient, Liberty devient au milieu du XIXe siècle, synonyme du raffinement du stylisme anglais. Et c’est justement ça qu’on aime, pas vrai ???

 

THE tissu !

Parce qu’il ne faut pas se leurrer, pour la plus part d’entre nous, LIBERTY est synonyme de tissu trop beau et trop doux. Mais qu’est-ce-qui fait qu’on ne retrouve cette qualité nulle part ailleurs ???

D’abord parce que le coton Tana Lawn provient d’une région d’Afrique,  près du lac Tana au Soudan et en Ethiopie, où pousse une qualité de coton assez exceptionnelle. La fibre est ensuite tissée en toile et c’est cette batiste qui arrive brut dans les manufactures d’impression anglaises. Il est donc d’une finesse et d’une délicatesse extrême, semblable à la soie. En plus, Sir Arthur Lasenby veille à ce que la qualité des tissus se maintienne. Quand ce n’est pas le cas, il n’hésite pas à changer de fournisseur, leur rappelant au passage les attentes élevées de la maison. La finesse de la toile permet de rendre l’impression des motifs aussi visibles sur l’endroit que sur l’envers. Ils sont subtils, discrets et raffinés. Et pour satisfaire sa clientèle ainsi que pour se moderniser, ces motifs se déclinent aussi sur d’autres matières  (que nous ne voyons malheureusement pas dans nos boutiques françaises car le coût est très élevé … SNIF !).

Voici les différentes qualités de tissu que l’on peut trouver en magasin et aussi sur la boutique en ligne :

  • Pour le coton : Le Tana Lawn ou Lasenby cotton

La popeline imprimée ou unie

La toile de coton pour le quilting (patchwork)

  • Pour la soie : Le crêpe de Chine

Le satin de soie

Le chiffon (mousseline)

Le jacquard de soie

  • Recycled Nylon Jersey : un tissu pour maillot de bain en nylon régénéré, imprimé en Italie et fabriqué par ECONYL à partir de matières plastiques recyclées (filets de pêche, plastiques industriels, …)
  • Du LIN
  • Du DENIM : en partenariat avec Merchant & Mills.
  • Le LANTANA : mélange de coton et laine cachemire.
  • Pour l’ameublement : Du velours

De la toile de coton épaisse

Du lin

The base quality «  Lasenby » cotton is 100% cotton quality specifically woven for sewers. All Liberty fabrics are printed using traditional screen printing techniques, wich ensures deep penetration of ink dyes and flat, solid areas of colour that match and co-ordinate across the collection.

Et donc, sachant TOUT cela, la question se pose aujourd’hui : le liberty respecte-t-il les nouvelles normes écologiques ?

« We declare and warrant that the fabrics we supply to you do not contain any of the banned colorants that may form one of the amines in the list below as specified by REACH Regulation 1907/2006 and German Law, as listed by the European Chemicals Agency (ECHA) Directive 2002/61/EC and Oeko-Tex Standard 100 and all amendments thereto. »

Il semblerait donc que les tissus Tana Lawn respectent les normes Oeko-Tex, même si la marque n’a pas fait la demande de certificat. Les normes écologiques semblent être respectées.

C’est quoi le style LIBERTY ?

Je t’ai raconté que le magasin fut ouvert en plein essor du mouvement Art Nouveau : c’est un mouvement artistique de la fin du XIXe siècle qui mettait en avant la ligne courbe  (pas d’angles, surtout pas d’angles !!!). Ce style était très inventif, coloré et ornemental. Il prenait la nature comme muse et en pleine ère industrielle, tu imagines le contraste. Ce mouvement artistique (porté par Klimt entre autre) a permis à la société de l’époque de prendre conscience de l’esthétisme de la nature : les fleurs, les plumes de paons, les feuilles de Ginkgo, les arbres, toute la nature est prétexte à créer.

Les premiers Liberty sont donc des motifs Art Déco ou cachemire, que l’on retrouve encore aujourd’hui dans les collections (mes préférées et de loin !!!)

L’Art Nouveau s’inspire aussi du Japon, très populaire en Europe à cette époque. La marque s’est inscrite dans ce mouvement et en a fait son style, qui aujourd’hui encore perdure, tout en restant dans son époque.

Très vite, le style de la maison LIBERTY s’est exporté, d’abord en Europe où un magasin est ouvert à Paris fin 1920  (il fermera avant la seconde guerre mondiale) et plusieurs autres en Angleterre, puis aux Etats-Unis et en Asie.

A son ouverture, la politique de Lasenby était de proposer des créations originales et soignées à un très large public, donc à des prix abordables. On ne peut plus dire que ce soit encore  le cas aujourd’hui.

«  Liberty’s dream was not affluence but influence »

Sir Arthur Liberty

La maison ne voulait pas suivre la mode vestimentaire du moment. Elle puisait donc généralement dans l’inspiration des costumes historiques et le ré-interprétait au goût de sa clientèle moderne.

Mais petit à petit, l’inspiration s’épuise et LIBERTY est considéré comme passé de mode vers 1920. La marque aura le génie de se rapprocher de sa boutique parisienne et de confier les rênes de la création à Paul Poiret pour se relancer.

Grand bien lui en a pris, en 4 collections il renouvelle l’image ! Depuis, un grand nombre de designers du monde entier, aimant le Liberty, ont pu collaborer avec la marque, lui permettant de rester dans la course et de rester mondialement connue.

Comment se crée un motif, une collection ?

A l’époque :

Dès les années 1880, le rayon des tissus Liberty commence à attirer les stylistes les plus réputés. Mais la marque insiste pour que les noms des stylistes travaillants pour la maison soient supprimés, au bénéfice du sigle Liberty. L’atelier Silver fournit les premiers dessins Liberty et Arthur Silver lui-même voit un de ses dessins exposés à l’exposition du jubilé royal de Manchester en 1887 : un motif plume de paon, repris pour le centenaire de Liberty en 1975 et devenu l’emblème de la marque.

La plupart des tissus sortant de cet atelier avaient de motifs représentant des arbres et des feuillages dans le style «  Art Nouveau », ainsi que de petites roses stylisées.

Jusqu’en 1910, la firme  Liberty achète et commande des dessins à de nombreux stylistes. Elle fait breveter les dessins puis donne les ordres nécessaires aux manufactures afin qu’elle réalise les tissus. Ces derniers sont ensuite vendus dans ses boutiques. Tu as lu Zola «  le bonheur de dames « ??? Imagine le rayon vêtement de la boutique. Tu pouvais y venir, choisir le style de ton costume ou de ta robe et être assuré que ton vêtement serait réalisé dans des tissus Liberty, dans l’atelier adjacent… Un concept quand même plus chouette que la cabine d’essayage chez Zara … Ecoute le reportage d’un journaliste de l’époque :

«  la pièce de réception est un atelier. Entrer dans cet espace vous procure instantanément le repos : tout y est tellement doux, tranquille et plein d’harmonie. De nombreuses jeunes femmes passent leur temps à essayer de nouveaux dessins inspirés de modèles classiques. Selon le goût du moment, il faut des sous-vêtements moulants, parfaitement adaptés, en soie, en velours ou en cachemire. Puis on essaye différents drapés, en fonction de la morphologie du client. Les rangées accablantes et monotones de fronces et de plis sont abandonnées au profit de garnitures qui ont une signification et une subtilité qui leur sont propres. »

Et devant le succès, la marque édite des catalogues de vente par correspondance pour les robes, les manteaux et les accessoires de mode !!! Le rayon Coupe et Couture vente ses services en proposant un tailleur expérimenté qui se déplace chez ces dames en ville ou dans leur résidence de campagne avec un choix de tissus et de modèles appropriés. A savoir, aucun supplément ne sera perçu !!!

Les motifs floraux, apparaissant dans les années 30, ont perduré le style de la marque. Les dessins sont plus fins et représentent la nature, parfois les animaux, de manière détaillée et répétitive (all over). Chaque nouveau tissu créé porte un nom ainsi que la collection à laquelle il appartient. C’est à cette période aussi que l’une des plus célèbres gammes de tissu vendue par Liberty est créée : le cachemire UMRITZA. Cette étoffe est le résultat d’une longue expérimentation menée par Arthur Lasenby et des tisserands anglais. Encore une fois, cet homme avait vite compris que le cachemire qu’il importait était trop fin et trop fragile pour le climat anglais. Son cachemire possède donc la douceur du tissu indien mais son tissage plus serré lui assure une plus grande résistance. Dès son lancement en 1879, le cachemire Umritza fut un succès mondial. Ecoute ce que l’édition du Follet écrivait à ce sujet :

 » Aucun matériau ne saurait être calculé plus soigneusement pour présenter les qualités de douceurs, de souplesse, de légèreté, de chaleur et de grâce dans le drapé, que les tissus orientaux vendus chez Liberty’s. »

Fin des années 1960, Liberty se tourne vers son histoire et relance certains des premiers imprimés qui avaient fait le succès de la marque. Ce regain d’intérêt pour les motifs Art Nouveau, associés aux tendances de couleurs plus actuelles va redonner du souffle et permettre de nouvelles recherches. C’est d’ailleurs aussi à cette époque, pour fêter les 100 ans de la marque, qu’une exposition a lieu au Victoria & Albert Museum de Londres. Puis en 2015,  The Fashion ans Textile Museum de Londres consacre une superbe rétrospective des modèles Liberty et des créateurs qui ont su embellir la marque.

Depuis 2002, l’entreprise s’est agrandie et a augmenté ses équipes. Liberty sort maintenant chaque année différente collection au rythme de la mode et se permet toujours des collaborations avec des créateurs et des designers. J’ai d’ailleurs craqué pour un motif d’une créatrice : Catherine Rowe …

Aujourd’hui :

Si les tissus Liberty sont aujourd’hui mondialement connu, c’est parce que la firme sait se renouveler et innover. Elle possède de nombreuses équipes qui enrichissent et innovent à chaque nouvelle collection pour répondre aux attentes de leur clientèle.

Un tissu Liberty ne s’improvise donc pas. Saches que chaque tissu demande 2 ans de travail avant d’être proposé à la vente. Dans le studio de design de Londres, les collaborateurs et les designers vont d’abord concevoir un motif, d’abord sur papier, puis sur ordinateur. Viennent ensuite les premiers essais sur tissu, dans la manufacture de Murton. Les allers et retours entre le studio et les ateliers d’impression peuvent être nombreux car ce qui compte, c’est d’obtenir une teinture parfaite.

Chaque collection a un thème différent. Les designers font appel à leur créativité. Voici ce qui est inscrit en tête de la collection Printemps/Eté 2019 :

«  For Spring/Summer 2019, the Liberty Fabrics design studio drew inspiration from seven eclectic English muses. From a decadent prince regent to a pioneering botanist, an aristocrate poet and gardener, a globetrotting’60s musician, a contemporary artist, an archivist actor and a beloved children’s author, our diverse collection of characters each reflects the adventurous and disruptive spirit of Arthur Liberty. »

Pour le plaisir, voici les noms des collections : California Bloom / A Castle Garden / Painted Journey / Sounds Of The Sea / Mini Pavilion / Jannah / Romance / Abbey Road / Spring Orchard / Fizzy Pop …

Les designers peuvent aussi effectuer des recherches dans la base de données des motifs Liberty.  Cette base, appelée «  visualiser » existe depuis 2007 et leur permet de consulter les 15 000 motifs enregistrés (le kif !!!). De cette façon, ils re-colorent et ré-éditent les imprimés mythiques de la marque.

C’est ce qui s’est produit pour la collection appelée Pattern Savannah :

«  The Pattern Savannah Capsule collection draw from the hidden gems of the Liberty archive, featuring bold, geometric designs dating from across the 20th century, redraw and recolored. Many were originally inspired by the patterns and prints of traditionnal African fabrics and crafts, translated with a distinctively liberty twist. »

Autant te dire que je me suis régalée à détailler cette collection. Sur que les puristes crieront au blasphème, car ça ne ressemble pas aux traditionnels imprimés et motifs du Liberty mais plutôt à du wax imprimé dans une toile de coton hyper douce et très souple … Franchement, c’est TOP !!!

Les nouvelles techniques d’impression, comme le digital, permettent des mélanges étonnants : par exemple la juxtaposition de motifs floraux avec un fond marbré pour l’imprimé Widdas Waltz. Tu vois bien que l’étendue d’une telle gamme de motifs permet un accès intergénérationnel : des motifs enfantins, aux dessins plus géométriques en passant par les classiques revisités, tout le monde y trouve son compte !

Une chose encore que je ne savais pas. A Londres, les foulards Liberty sont les carrés Hermès de Paris. A chaque nouvelle collection de tissu est imprimé un foulard de soie de la même référence. Y’a donc moyen de se faire une sacré collection !!! Ce foulard est l’unique pièce vestimentaire confectionnée par Liberty Fabrics.

 

Et LIBERTY aujourd’hui, c’est quoi ?

Comme je te l’ai raconté plus haut, Liberty a toujours fait appel à des collaborateurs extérieurs, d’abord en ne les nommant pas au profit de la marque, puis en apposant leur nom et leur renommée afin de survivre. Cette politique perdure aujourd’hui. Liberty continue a collaboré avec de nouveaux noms, connus ou pas, des marques aussi, contribuant à faire reconnaître sa patte. D’ailleurs, ne dit-on pas aujourd’hui Liberty pour tous les imprimés floraux en coton ??? Une belle victoire et surtout un futur très assuré…

La toute première collaboration fut celle passée avec Thomas Wardle. A la teinturerie de Leek, les teinturiers et les imprimeurs, inspirés des bois indiens du magasin, ont élaboré une nouvelle gamme de coloris appelée «  couleurs d’art », alors gardée secrète. Ces coloris ont été désignés comme étant les coloris de Liberty dans le monde entier. C’est donc cette première collaboration qui permit à la marque de se faire une renommée mondiale.

Puis vint la première collaboration en partenariat : les 4 collections avec Paul Poiret dans les années 30 et qui relancent la marque. Après la dernière guerre, Liberty sera prendre le vent du changement et donner aux designers montants la possibilité de collaboration innovantes : Yves St Laurent profita des imprimés Liberty pour ses premières collections. D’autres suivront, et beaucoup de marques aujourd’hui encore profite de partenariat pour lancer des collections capsules : Nike, Doc Martens, Etam lingerie, Cyrillus et surtout CACHAREL qui en fera la base de ses collections et de son style. Mais ça, je t’en parlerai une prochaine fois !

Voilà, je t’ai bien promené dans cet univers passionnant. J’ai pris mes sources sur le site officiel de LIBERTY OF LONDON mais aussi sur le devoir de 3 jeunes lycéennes de 1ère ES datant de 2013. Elles ont fait un super boulot et j’ai appris plein de chose sur la marque que je ne connaissais pas ! Alors je rends à César … Pour boucler la boucle, sache que notre monsieur Liberty se maria 2 fois, n’eut pas d’enfant et eu une vie privée très discrète. Il mourut en 1917 et sa pierre tombale a la particularité d’avoir été conçue par un de premiers designers de Liberty & Co, Archibald Knox.

En France, toute une génération de femme, dont je fais partie, a forcément, à un moment de sa vie, porté une pièce de sa garde-robe en Liberty. Lors du 100e anniversaire de la marque anglaise, le magasine ELLE, relayant l’évènement, a su rendre un bel hommage : « le Liberty, pour nous françaises, c’est un jardin anglais plein de roses suaves, de verts tendres, de bleus d’aquarelles ».

Allez, sauve-toi de là, je te rends ta Liberty !

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